Votre visite chez le chiropracteur
Lors de votre première consultation, le chiropracteur peut vous présenter sa profession et vous expliquer comment il va procéder. Il va vous interroger sur votre motif de consultation, déterminer si sa prise en charge est de son ressort, puis vous proposer un plan de traitement adapté. Comme tout professionnel de santé, il doit vous présenter les risques liés à sa pratique et obtenir votre consentement éclairé (obligation légale valable pour tous les praticiens de santé et non pas seulement les chirurgiens).
Les 4 phases d’une séance chez le chiropracteur
L’anamnèse
L’examen clinique
L’examen chiropratique
Le soin
L’anamnèse est un interrogatoire de type médical
Il comprend :
1 - Les renseignements généraux (état civil, habitudes de vie)
2 - Le motif de consultation
3 - Vos antécédents médicaux et familiaux
À la conclusion de cette partie, le praticien doit évaluer :
Les drapeaux rouges 1 : l’ensemble des signes cliniques qui doivent alerter le praticien sur la possibilité d’une pathologie grave sous-jacente et/ou la nécessité de passer des examens médicaux complémentaires (radiographies, IRM, analyses biologiques) :
● Pathologies nécessitant un traitement médical ou chirurgical impératif.
● Pathologies potentielles sortant de son champ de compétences (ex : fracture, AVC, etc..).
NB : si tel est le cas, le chiropracteur référera son patient vers le médecin de son choix (généraliste, radiologue ou autre spécialiste).
La nature de votre lésion.
L’examen clinique
● Il comprend l’observation (posture, courbures, gonflement, rougeur…).
● Les tests spécifiques de type médical si nécessaire : prise de tension, auscultation pulmonaire.
● Les tests orthopédiques : manœuvres physiques spécifiques réalisées par le praticien ou le patient ayant pour objet de reproduire votre douleur et dont les résultats positifs orientent vers une lésion connue.
● Les tests neurologiques : évaluation de la force musculaire, de la sensibilité et des réflexes ostéo-tendineux pour déterminer si et quelle est l’atteinte au niveau des nerfs.
● Évaluation des amplitudes de mouvements : positions douloureuses et souplesse articulaire.
● Examen des tissus mous : muscles, tendons, ligaments.
L’examen chiropratique
Une fois les exigences légales et médicales finalisées, le chiropracteur fait parler ses mains et procède à un examen physique professionnel commun à tout thérapeute :
Il va palper et mobiliser vos articulations, vos vertèbres afin de déterminer un listing général de blocages (exemple : L5 PL = 5e lombaire bloquée en arrière et vers la gauche).
Évaluer les restrictions de mouvements et les zones tension musculaires sur les zones douloureuses ou à distance
Observer les déséquilibres (jambes courtes, épaules en avant, rotation des pieds…).
Certains praticiens peuvent utiliser, en plus des techniques d’examen, différentes techniques propres à leur sensibilité :
Effectuer des tests précis de forces musculaires (kinésiologie).
Evaluer les amplitudes respiratoires (technique network).
Réaliser des tests de réhabilitation posturale neurologiques moteurs et cérébraux (NOT, Neurologie chiropratique).
Utiliser un posturomètre : appareil à fil ou numérique qui évalue les déséquilibres au niveau des épaules, hanche, genoux.
Le soin
Chaque chiropracteur a acquis un socle de techniques de soin commun à toutes les écoles de chiropraxie. Le professionnel se sert de son expérience et de celle transmise par ses pairs. Ce qui lui permet d’utiliser plusieurs techniques de soin. La richesse de la chiropraxie réside dans la pluralité de ses techniques.
Quelques notions de jargon en chiropraxie
L’ajustement, ajuster : l’application contrôlée d’une force, manuelle ou instrumentale, par une impulsion (« thrust ») de haute vélocité et de faible amplitude (« HLVA »), sur un segment articulaire précis, à court bras de levier, dans une direction donnée (« LOD »).
La subluxation : terme historique (sujet débattu dans la profession) qui désigne une dysfonction neuro-mécanique articulaire (segmentaire vertébrale ou périphérique) et/ou tissulaire (contractures, adhérences, fibroses, torsion de méninges supposées…).
Les techniques de base
Techniques dites mécaniques (Diversified, Gonstead) :
Les manipulations : pression manuelle rapide, précise et contrôlée sur un segment articulaire qui peut s’accompagner d’un craquement (bulles de gaz qui se dissolvent).
Les mobilisations : pression manuelle douce et lente.
Les techniques tissus mous : pression manuelle ferme, brève et profonde sur une contracture musculaire.
Les techniques complémentaires
Techniques instrumentales et mécaniquement assistées :
Tables classiques multiarticulées : souvent munie de « drops », sorte de taquet à pression douce et absorbant les impulsions manuelles, et de systèmes électriques d’élévation.
Graston/facial edge : instrument arrondi en acier ou aluminium permettant de frictionner et cicatriser les adhérences consécutives à une inflammation (tendinites, contractures).
Neurostim, Activator ou Arthrostim : percuteurs lents ou rapides dont la vitesse s’adapte à tous (de l’enfant au sénior en passant par le sportif) qui a pour but de stimuler une articulation dans le sens de correction ; une alternative aux manipulations.
Kinésiotaping : application de bandes de contention multicolores (strapping) afin de corriger un mouvement ou un muscle, ou soulager une articulation (technique créée par un chiropracteur japonais et que l’on voit de plus en plus sur des sportifs de haut niveau).
Sacro-Occipital Technique : technique de régulation de la tension des méninges (membrane fibreuse englobant le cerveau et moelle épinière qui s’accroche à l’intérieur du crâne et le long du canal vertébral), qui vise à rééquilibrer les tensions du bassin et du crâne, notamment à l’aide de blocs glissés sous les hanches.
La physiothérapie : application de chaud/froid, appareils de massage et tout autre instrument non ionisant.
Exercices thérapeutiques : programme de réadaptation posturale ou fonctionnelle à des fins préventives pour maintenir le soin de façon optimale et pérenne.
Techniques énergétiques/Émotionnelles : techniques psycho-corporelles axées sur la respiration accompagnées de mobilisations douces.
Ce que vous pourrez ressentir après une séance
Pour certains, des courbatures, des douleurs ou une exagération des symptômes. Ces manifestations sont liées à une réaction physiologique tout à fait normale de travail neurologique et musculaire n’excédant généralement pas les deux jours.
D’autres, ressentiront un soulagement immédiat, une sensation de légèreté.
Le plan de traitement
La durée du traitement et le nombre de séances dépendent de 7 facteurs
1 – L’âge du patient et son état de santé.
2 - L’ancienneté du symptôme.
3 - Les conséquences éventuelles des traitements déjà subis par le patient (chirurgie, pose de prothèse, etc.)
4 - Le caractère fonctionnel ou évolutif du problème.
5 - Le rythme et le style de vie du patient (qualité de sommeil, stress, sédentarité).
6 - Le respect du suivi de traitement et strict des conseils prodigués (exercices de renforcement, gestes et postures).
7 - L’habilité et l’expérience du thérapeute.
Bien souvent, le patient se présente chez le chiropracteur après des semaines ou des mois de souffrance. Il faut s’attendre à effectuer plusieurs visites, le temps pour le thérapeute de rééquilibrer et de dénouer l’ensemble des schémas biomécaniques acquis pendant cette période de souffrance. On peut comparer la douleur à la pointe d’un iceberg et l’ensemble des facteurs de constitution à la masse immergée (habitudes de vie, répétitivité des gestes au travail, accidents, etc.).
Chaque patient étant unique, chaque séance sera particulière et le thérapeute adaptera ses techniques et ses ajustements en fonction des différents blocages que découvrira le professionnel au fur et à mesure du plan de traitement. Le chiropracteur mènera son enquête afin de résoudre au plus vite votre problème.